« Une chance de trop » d’après Bouquinsprlefun
Je vais vous parler aujourd’hui du roman d’Harlan Coben, un auteur que j’affectionne depuis au moins 10 ans, et bien sûr vous faire part de mes impressions quant à la série diffusée ces trois dernières semaines sur la plus grande chaîne d’Europe.

Le roman
Je l’ai lu il y a très, très longtemps mais je m’en souviens bien. J’ai hâte bien sûr de le relire. Pour moi, c’est l’un de ses meilleurs romans, il m’avait déjà marqué, autant que « Ne le dis à personne ». Harlan Coben est pour moi un incontournable, je trouve ses romans plutôt « légers » quant à la violence mais c’est surtout l’intrigue, le suspense, le dénouement des enquêtes qui me plaisent, ainsi que le personnage que l’on suit souvent, Myron Bolitar, ancien basketteur. Un ami basketteur me disait: « Pfff je déteste, à chaque anniversaire j’ai le droit à un de ses livres juste parce que je fais du basket ». Le pauvre ! Il n’a pas eu le choix, lui ! Mais quand on a le choix, on voit que Bolitar est attachant. Un cadre parfois très noir, boites de nuit, cours de tennis, château isolé, cabane dans les bois, l’auteur parvient toujours à nous emmener loin dans les enquêtes. J’ai hâte de finir « Dans les bois » et « Une seconde chance » que j’ai dans ma Pile à Lire. Le dernier livre que j’avais lu cet été « Six ans déjà » était formidable. Mais « Six ans déjà » se passe aussi… dans les bois.

Une chance de trop, c’est un roman assez fin et plutôt court qui est à la fois plein d’interrogations, de suspense, de descriptions, qui donne au lecteur une grande part de liberté quant à sa vision de l’enquête, des personnages, du passé d’Alice. Très différent de la série, je l’avais trouvé bon, mais sans plus ! Car ce qui m’avait marqué, c’était surtout le fait qu’on accusait tout de suite Alice et qu’elle allait mener sa propre enquête de son côté, laissant complètement de côté sa vie, ses beaux-parents et qu’elle faisait sa vie « seule ». Alors que la série est différente …
La série
Acteurs / Personnages
En moyenne 6 millions de téléspectateurs il me semble, une grande audience et je n’ai pas loupé une miette. Les acteurs : Alexandra Lamy, Pascal Elbé, Lorant Deutsch, … un bon casting.
Alexandra Lamy : Très bon jeu d’actrice, on la connaît peu sous cet angle, elle a su donner au personnage beaucoup de nuances. Le regard, la gestuelle, la voix, j’ai vraiment trouvé qu’elle incarnait le rôle à la perfection, et c’est allé crescendo en crédibilité au fur et à mesure des épisodes.
Parce qu’au départ, bien sûr, on confond le personnage d’Alice avec… Alex dans Un gars Une fille, c’est clair. Mais elle a été très forte, et elle aussi a bien évolué depuis ses disputes avec Jean Dujardin. Elle incarne ici la femme indépendante, bien dans ses baskets, sûre de soi et sûre de sa vocation. Belle, très femme et très charismatique, je l’ai trouvée excellente.
On traverse avec elle l’aventure d’ »Une chance de trop » et on passe un excellent moment. Personnellement, j’ai trouvé les épisodes 5 et 6 vraiment prenants par rapport aux 4 premiers. Peut-être pas seulement à cause de son jeu à elle, mais elle a vraiment rendu le feuilleton vivant.
J’aurai vu peu d’actrices comme elle pour jouer le personnage : Mélanie Doutey, Audrey Tautou ou encore Marion Cotillard, de la même génération. Il fallait quand même la trentaine pour que le personnage fasse sérieux, crédible, réel.
Pascal Elbé : J’avais vu quelques films avec lui mais qui m’avaient peu marqués. J’ai peu analysé son personnage, qui est secondaire quand même, mais son jeu d’acteur était vraiment de bonne qualité, notamment dans le dernier épisode. On passe un bon moment à le voir avec les stigmates de ses bagarres, à le voir en héros bien évidemment, mais franchement il a su s’adapter au jeu, il rend un peu le film « espionnage » et « thriller ». Toutefois j’aurai bien vu aussi Bruno Wolkowitch, ou Marc Lavoine, Vincent Cassel, Edouard Baer ou encore Clovis Cornillac. Car ils ont tous quelque chose d’un peu sombre, marqués par la vie, je ne sais pas pourquoi.
Laurent Deutsch : J’adore ce type même s’il est dingue. ^^ Je l’ai trouvé sérieux, j’ai adoré le redécouvrir dans cette série. Je le connaissais déjà lorsqu’il animait une émission sur France 3 avec Maureen D’or. Le rôle d’un méchant lui va très bien.

Et last but not least, l’apparition d’Harlan Coben dans un rôle sympa est une excellente idée. Je trouve le clin d’œil excellent, je me suis demandée « C’est lui ? Non, pas possible. Ah ben si, c’est lui! » ainsi que la dernière actrice qui apparaît avant la fin, je trouve que c’était excellent. Le dernier épisode vaut quand même de l’or.
Le récit / la prod
Le choix de six séries diffusées sur trois semaines laisse le téléspectateur sur sa fin tous les jeudis soirs (un autre soir peut-être en Belgique) et cela énerve la ménagère de moins de 50 ans ou le jeune qui ne trouve rien d’autre sauf Twillight pendant les pubs (vu et re-revu!). C’est une manière de fidéliser le téléspectateur, qui en a marre d’attendre également lorsque ses séries américaines préférées sont en vacances ! Je sais de quoi je parle ! Foutues vacances d’automne.

Bref, je reste dans « Une chance de trop ». J’ai vraiment accroché dès le début, trouvant par exemple que la découverte des ravisseurs était la quête la plus importante, et bien sûr les fausses routes sont nombreuses jusqu’au dénouement et à l’explication du mobile. Le lecteur va s’attacher par exemple à la cavale, à la remise de la rançon au Trocadéro, lieu incontestable de notre patrimoine à la française, aux amis qui secondent Alice dans sa fuite, aux beaux-parents friqués avec qui c’est compliqué, ou encore aux souvenirs qui refont surface petit à petit. J’ai tout aimé, sauf peut-être la représentation des flics, que j’ai trouvé un peu minables et qu’on déteste dès le second épisode. Mais c’est mon avis perso. C’était peut-être le but recherché et je n’en sais rien. Alors que d’habitude je m’attache aux flics. (clin d’œil à Christophe Maé que j’adorais et que je commence à détester). Je sais, je fais du hors sujet, comme dans mes dissert’ de français au lycée.

La manière de filmer, de cadrer, la musique et les scènes sont vraiment solides, bien construites, rien à dire. Sauf peut-être un peu longues, par exemple quand elle se sauve de l’hôpital, tout ça, on n’en a rien à cirer ou presque, c’est un peu trop classique. Mais la scène chez la gynéco, ou encore ce qui se passe au domaine, les entretiens avec la police, les jeunes femmes etc… j’ai bien aimé. Le sujet principal, que je ne dévoilerai pas, est bien mis en valeur, car on n’en parle qu’au bout de 3, 4 épisodes minimum. On est hapé par la question de Tara, jusqu’au bout on a des surprises, ce qui fait que les six épisodes ne sont pas de trop pour moi. On n’aurait pas tant d’intensité à la fin s’il n’y en avait eu que quatre par exemple.
Ma préférence va à la série, qui met vraiment en valeur le caractère du livre, le suspense, cette espèce d’accélération, les doutes, les personnages, et le dénouement de l’enquête. J’ai beaucoup apprécié la manière de filmer, raconter, les dialogues, les cris, les péripéties et le personnage principal. Un vrai succès.
Pour conclure
Une série comme je les aime : moderne, surprenante, des personnages charismatiques, du suspense, des kidnappeurs qui n’en sont pas, des doutes, des trahisons, des bouées de sauvetage, … autant de facteurs qui permettent de faire passer le livre comme une lettre à la poste. Un dernier épisode et une fin dignes des plus grands films policiers. On en redemande. Moi, je veux une série comme ça l’année prochaine ! Mais sur quel bouquin ? Le choix est cornélien !