TEXTE NUMERO 3 Proposé pour le CONCOURS Cé la Rantré par Paul Eric Allegraud alias PolJack
Posté par bouquinsprlefun le 5 septembre 2015
TEXTE NUMERO 3 par Paul Eric Allegraud alias PolJack
« comme le disait Boris Vian, « tout est vrai, puisque je l’ai inventé »
Zone d’éducation protégée
Ce matin, c’était la rentrée. Je redouble ma sixième, alors la rentrée, je connais, mais là, c’était pas du tout comme l’année dernière et j’avais vraiment le seum d’y aller. Faut dire qu’il s’est passé quelque chose pendant les vacances. Quelque chose de génial, complètement ouf ! Enfin, sur le moment, ça m’a paru le truc le plus méga-génial qui pouvait nous arriver : mes parents ont gagné au loto ! Et pas une petite somme, non, on a tellement de fric que mon père a dit qu’il n’aurait plus jamais besoin de travailler de sa vie. Ça va pas changer grand-chose, vu qu’il a plus souvent été au chomdu qu’au boulot.
Les premiers jours, j’étais comme un dingue en imaginant tout ce que je pourrais enfin avoir. Une télé à moi avec une super console, un ordi, un VTT et plein de machins dont je rêve depuis toujours. C’était dingue, j’arrivais même plus à savoir ce qui me faisait le plus envie. Mais la joie n’a pas duré longtemps.
D’abord, on a eu interdiction d’en parler. Mes parents se sont mis à faire des messes basses et c’est à peine si on avait le droit, mes frères, mes sœurs et moi, d’aller jouer avec nos potes de la cité. Moi, tu parles, ça me démangeait de le crier sur les toits qu’on était riche, mais le vieux nous menaçait de nous mettre en pension si on ouvrait notre bec.
Ensuite, on a déménagé. Pas le petit déménagement pour changer de cité comme quand ils avaient démoli la barre des Acacias, où on habitait avant. On est carrément parti dans une autre ville. Un bled que je connaissais que je connaissais que de nom, vu qu’on va jamais nulle part. Et comme c’était pas le porte à côté, adieu les copains ! Bon, ce qui a de bien, c’est que maintenant, on a une maison pour nous tout seuls, mais au début, le flip ! J’ai cru qu’il n’y avait que des vieux dans ce quartier. En fait, tous les mômes de mon âge étaient partis en colonie ou chez la famille. J’en ai vu quelques-uns, à la fin des vacances, rien que des petits cons. C’est pas comme dans la cité, ils ne sortent jamais jouer dans la rue. Ils restent dans leur baraque et s’invitent les uns chez les autres. Moi, personne ne m’a invité.
Mais ça, c’est pas le pire. Mes vieux se sont mis dans la tête qu’on devait avoir une bonne éducation, maintenant qu’on avait du pognon. Jusqu’à présent, elle a consisté à nous flanquer des torgnoles quand on faisait trop de connerie, leur éducation de pauvre ! Alors c’est quoi ce délire de nous inscrire dans une école privée ? Y-z-ont viré chtarbés ou quoi ? Si c’est ça être riche…
Je parlais de la rentrée. T’imagines, quand je me suis pointé ce matin au portail de mon nouveau bahut, dans les vêtements tout neufs choisis par ma reum, le genre swag que t’oses même pas bouger avec, j’étais carrément dèg. J’avais trop l’air d’un boloss, tous les autres me mataient en soumsoum ou bien ils me calculaient même pas.
Dans la classe, ça s’est pas arrangé. D’abord, ce connard de prof d’histoire qu’a fait les présentations n’a même pas été capable de prononcer mon nom correctement. Je m’appelle Sefrioui, pas Sefrillou ! Malik Sefrioui. Quand je l’ai corrigé, ça a été le bordel, tout le monde s’est marré. Résultat, à la récrée, il y en a deux qui l’ont ramené en me traitant de cassos, je les ai défoncés. Premier jour d’école, je me retrouve chez le dirlo. Deux heures de colle et un mot aux parents ! Ça, je m’en fout, ils savent à peine lire le français, mes vieux. Ce qui me fout la haine, c’est qu’ils ont même pas été puni, les marioles que j’ai tannés. Pourtant, c’est eux qui m’ont traité.
Mais c’est pas grave, je les ai bien calculés, moi, ces fils de bourges. Des bouffons qui font crari, qui se donne des airs caillera, mais qui vont pleurer dans les jupes de leur mère dès qu’il y a un blèm. Je vais phoné à mon pote Rachid, on va se monter une petite combine. Je vais les faire bédaver, ces guignols, d’abord gratos et quand ils seront accros, ils allongeront les bifs. Dans un mois, ils me mangent tous dans la main.
Je sens que ça va être une année d’enfer ! »" »
Pfff! J’m'aperçois que j’ai mal relu, y’a un doublon, zarma !
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